Timothée Hochet | SOMNAMBULE [LIEN VERS COURT METRAGE] @/Timoth%C3%A9eHochet | Uploaded 7 years ago | Updated 7 hours ago
Voir le court métrage : youtube.com/watch?v=aSy03qaL99U&t

A lire après avoir vu le court :
Depuis tout jeune, je trouve le somnambule étrangement inquiétant. Il y'a quelque chose de fascinant dans le fait que toutes les nuits, nous devenons totalement inconscients, sans que cela ne nous pose problème.
Après Snap, que j'ai particulièrement aimé faire, je voulais tenter un autre, un peu plus long, avec une vraie intention esthétique et scénaristique. Je voulais que l’ennemi soit en nous, sans qu'il y'ait quoi que ce soit de surnaturel, paranormal ou fantastique. Et selon moi, le somnambulisme est un sujet trop peu traité dans le cinéma et la littérature.

Quelques recherches Google m'ont suffi pour comprendre qu'il y'avait eu des choses horribles qui s'étaient passé pendant des crises de somnambulisme.
C'est donc pour cela que j'ai commencé à écrire.

J'aime beaucoup le cinéma coréen, et je voulais en faire sentir l'influence, dans les costumes, l'ambiance sonore et la déco.
Les costumes sont de directes références au film "2 soeurs" de Kim Jee-Woon. Les cadres et la lumière sont plutôt inspirés du chef opérateur américain Don Burgess, qui a notamment bossé sur Conjuring 2, tout en ayant un côté posé et esthétique, qu'on peut retrouver dans Hansel and Gretel de Lim Pil-seong. Je voulais minimiser le découpage, et faire le maximum de plans longs pour garder une ambiance posée qui gagne en intensité plus le court métrage progresse.

Je souhaitais travailler avec Juliette Lamboley, la somnambule, depuis que je l'ai fait apparaître dans "Up'life" et jouer une voix dans "Calls". Nous n'avions jamais vraiment tourné ensemble, et c'était un plaisir de pouvoir la faire jouer un rôle dans lequel je ne l'imaginais pas, c'est à dire, un rôle de fille bien creepy haha ! Je lui ai demandé si elle avait une amie comédienne, pour que nous sentions la complicité sincère entre elles deux. Elle m'a présenté Léopoldine, qui joue donc sa sœur. Elles ont toutes les deux étaient parfaites et très pro. Être comédien, ce n'est pas seulement dire ses répliques dans le bon ton et la bonne intonation. C'est aussi proposer, penser au personnage, et questionner le texte pour le rendre plus logique. C'est d'ailleurs grâce à elles deux qu'une scène illogique a été modifiée au scénario. En effet, à la fin, dans le scenar de base, la soeur avait laissé le couteau sous le lit, et terrorisée, voyait la scène se dérouler devant les yeux sans rien faire. Mais ce n'était pas logique. En voyant les rushs de la Gopro, la soeur aurait forcément fait quelque chose. Elle n'aurait pas laissé le couteau là.

Cette scène a donc été changée au bénéfice de la logique du scenar, grace à la réflexion des comédiennes.

Pendant la prépa, toutes les personnes avec qui vous allez travailler vont vous parler de technique, des intentions de décors, de lumière, de costumes, et parfois, on oublie l'essentiel : les personnages. Il faut écouter ses comédiens et leur poser des questions. Insistez, demandez leur de tester la logique de leur personnages et de leur actions.
Je voudrais aussi parler de Nicolas Berno, qui a été parfait. Il avait un petit rôle, mais un rôle très important. C'est sur lui que se ferme le court métrage, et sa présence et sa réaction émotionnelle au choc de fin était cruciale. Si la réaction finale était mauvaise, la fin aurait eu bien moins d'impact.
En plus il faisait froid, il était 2h du mat' et je lui ai jeté 3 fois du sang dans les yeux, je le remercie encore haha !

Passons à la post prod.

Une fois le bon rythme trouvé au montage, il fallait passer au son. Une partie très importante du court. Le son et la musique a été travaillé par Norman Cooper, qui a du recréé l'ambiance de chaque pièce grace aussi au bon travail de l'ingé son sur le tournage. Chaque voix est retravaillée pour donner un silence parfait et une crédibilité à chaque pièce.
Pour la musique, je lui avais dit que je voulais que l'on sente quelque chose qui se trouve au plus profond du subconscient de Lucie, lorsqu'elle dort. Et il a su trouver le bon ton qui accompagne les scènes sans en dire trop et sans trop accompagner le spectateur.

En bref, chaque personne qui a travaillé sur ce court s'est donné à fond, et j'espère que ça se sent.
A chaque fois que je regarde un film, j'arrive à percevoir si les personnes qui ont travaillé dessus ont été passionnées par leur implication. Et cette motivation, cette passion, c'est ce qui donne une âme à un film.

J'espère que vous avez trouver une âme dans "Somnambule".
Je vous dis à la prochaine, pour des nouveaux projets en construction !

Peace