Storiavoce, un podcast dHistoire & Civilisations
Innocent III: lapogée de la monarchie pontificale.
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Près de deux siècles après la publication des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, la devise “Tous pour un, un pour tous" résonne encore dans les esprits. Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan occupent une place de choix dans le panthéon littéraire et cinématographique français. En témoigne la récente adaptation de l’épopée de cape et d'épée réalisée par Martin Bourboulon, dont le deuxième opus est sorti en salles en décembre 2023. Honneur, bravoure, combats et intrigues rocambolesques sur fond historique, voilà la recette du succès de la figure du mousquetaire. Mais au-delà de la fiction, que savons-nous vraiment de la réalité de ces soldats œuvrant pour la Couronne ? Au micro de Storiavoce, Julien Wilmart prouve que la véritable histoire des mousquetaires n’a rien à envier à la fiction…
L’invité : Professeur agrégé et docteur en histoire moderne et contemporaine, Julien Wilmart est un spécialiste de l’histoire politique et militaire de l’Ancien Régime. Auteur d’une thèse remarquée sur les mousquetaires du roi en 2022, il a été conseiller scientifique pour le cinéma, notamment pour Les Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon (2023). Il vient de publier Les Mousquetaires du roi. Une troupe d'élite au cœur du pouvoir (Tallandier, 2023, 607 pages, 27 €), en lice pour le Prix château de Versailles du livre d'Histoire 2024.
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L'année 1923 constitue une rupture dans l'histoire des troupes coloniales : elle inaugure un long déclin jusqu'à la période de la décolonisation au début des années 1960. Or, paradoxalement, l’indigène, grâce à la Grande Guerre, a gagné un statut : celui de soldat. Ce dernier est valorisé et on voit même son visage sur les publicités de l'entre-deux Guerres. Il n'empêche, tout cela se fait dans un contexte de démobilisation. La France est devenue pacifique et cultive une forme d'antimilitarisme. Après l'occupation de la Ruhr précisément en 1923, l'arrivée de la gauche au pouvoir acte ce changement. Dans les années qui suivent, les troupes coloniales vivent dans l'incertitude : doivent-elles fusionner avec l'armée métropolitaine ou préserver leur autonomie ? Le manque des crédits et la crise économique des années 1930 aggrave leur situation. Pourtant, l'occupation allemande va leur permettre d'incarner une autre France : la France libre.
L'invitée : Julie d’Andurain est professeure en histoire contemporaine à l’université de Lorraine (Metz). Agrégée et docteure en histoire, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, elle est spécialiste des questions coloniales et des phénomènes guerriers. Autrice de plusieurs ouvrages, elle vient de publier Les Troupes coloniales. Une histoire politique et militaire (Passés/Composés, 400 p., 23,50€)
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Le soir du 8 novembre 1923, Adolf Hitler participe à un putsch dans une brasserie à Munich. Chef du NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands) depuis 1921, il est fortement inspiré par la marche sur Rome de Mussolini, et souhaite imposer une “révolution nationale” par la violence. Rapidement maîtrisés, Hitler et ses hommes échouent à s’emparer du pouvoir et sont conduits derrière les barreaux. Ce qui pourrait signer la fin du parcours politique d’Hitler marque plutôt le début d’une décennie de formation idéologique et de structuration de son parti. Ce temps de captivité est notamment mis à profit pour l’écriture de Mein Kampf, son manifeste antisémite et nationaliste, qui sera la clef de voûte du programme politique mis à exécution à son accession au titre de chancelier en 1933.
Cet épisode est adapté d’un article paru dans Histoire & Civilisations de janvier 2023 de Claude Quétel, historien, ancien directeur de recherche au CNRS, « Portrait : comment Hitler est devenu le Führer ». Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.Un texte raconté par Christophe Mory.
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Au mois de juillet 1900, les troupes coloniales voient le jour grâce à un décret les rattachant au ministère de la Guerre. Afin de pouvoir rayonner dans le cadre d'un travail de propagande, un plan de communication est établi et une revue est créée. Toute une littérature populaire se développe par ailleurs autour du personnage central de la coloniale : le "marsouin". La période voit l'apogée de ce corps si spécifique de l'armée française. A la suite de divers abus (affaires Gaud et Tauqué, Voulet-Chanoine) , le discours colonialiste des socialistes radicaux évolue avec une part d'utopie. Une partie du monde politique pense ainsi que les coloniaux vont pouvoir répondre aux besoins militaires de la métropole. Il est vrai que la Grande Guerre bouleverse les conceptions militaires françaises. Une guerre à laquelle les troupes coloniales participent pleinement.
L'invitée : Julie d’Andurain est professeure en histoire contemporaine à l’université de Lorraine (Metz). Agrégée et docteure en histoire, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, elle est spécialiste des questions coloniales et des phénomènes guerriers. Autrice de plusieurs ouvrages, elle vient de publier Les Troupes coloniales. Une histoire politique et militaire (Passés/Composés, 400 p., 23,50 €).
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Immortalisé par Robert Capa, Le débarquement est devenu l’une des opérations les plus emblématiques de la Seconde Guerre mondiale. Les plages de Normandie, devenues lieux de commémoration et de tourisme mémoriel, témoignent de l’engouement des amateurs comme des plus érudits pour le jour le plus long. Cette renommée s’accompagne aussi de légendes et de récits parfois aussi tenaces qu'inexacts. Dans son livre, Nicolas Aubin propose de confronter la mythologie qui entoure la bataille de Normandie avec l'historiographie la plus récente et pointue sur le sujet. La bataille a‐t‐elle été une étape décisive dans la victoire ? Staline a‐t‐il facilité « Overlord » ? Le mur de l’Atlantique était‐il de papier ? Hitler faisait-il la grasse matinée pendant l’arrivée des Alliés ?
Avec une grande pédagogie, Nicolas Aubin répond méthodiquement à chacune des questions pour faire connaître l’exactitude du déroulement du débarquement hors du cercle des experts, et surtout au-delà de son récit romancé.
L’invité : Agrégé d'histoire et spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale, Nicolas Aubin est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, comme La Course au Rhin. 25 juillet-15 décembre 1944 : pourquoi la guerre ne s'est pas finie à Noël (Economica, 2018, 512 pages, 29 €). Il participe régulièrement à la revue Guerres et Histoire dirigée par Jean Lopez, avec qui il a écrit Infographie de la Seconde Guerre mondiale (Perrin, 2021, 200 pages, 30 €). Il vient de publier Le Débarquement dans la collection Vérités et légendes (Perrin , 2024, 304 pages, 13 €).
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Étonnamment, aucune synthèse de l'histoire des troupes coloniales n'était disponible. Avec son livre Les Troupes coloniales. Une histoire politique et militaire, Julie d'Andurain comble ainsi une lacune historiographique. Au cours de ce premier volet, elle s'attache à en décrire les origines de 1857, date de la création des fameux tirailleurs sénégalais, à 1900, qui voit l'officialisation de ce corps d'armée. La période correspond à la conquête des territoires africains (Sénégal, Dahomey, Madagascar), mais aussi à celle de l'Asie (Tonkin). Au fil de ces quatre décennies, l’idée d’une formation militaire spécifique s’accélère, pour finalement s'imposer : chargés de représenter la souveraineté française outre-mer, les "marsouins" et les "bigors" sont l'illustration des liens entre le monde militaire et la politique intérieure et extérieure de la France.
L'invitée : Julie d’Andurain est professeure en histoire contemporaine à l’université de Lorraine (Metz). Agrégée et docteure en histoire, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, elle est spécialiste des questions coloniales et des phénomènes guerriers. Autrice de plusieurs ouvrages, elle vient de publier Les Troupes coloniales. Une histoire politique et militaire (Passés/Composés, 400 p., 23,50 €)
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Ils ont pour nom Vergennes et Pitt, Talleyrand et Metternich, Molotov ou Kissinger... Dès l'époque moderne, ces hommes d'élite se sont imposés sur l'échiquier des relations internationales, bouleversé par les vents de l'histoire. Ces grands diplomates qui ont dominé leur siècle sont au cœur d'un livre dirigé par l'ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine.
Hubert Védrine a été successivement conseiller diplomatique, porte-parole et secrétaire général de l’Élysée durant le premier septennat de François Mitterrand. En 1997, il entre au gouvernement de Lionel Jospin comme ministre des Affaires étrangères. En 2003, il devient président de l’Institut François-Mitterrand et mène aujourd’hui des activités de conseil. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont le Dictionnaire amoureux de la géopolitique et l'Atlas géopolitique du monde global : 100 cartes pour comprendre un monde chaotique. Plus récemment, il a dirigé l'ouvrage collectif Grands Diplomates. Les maîtres des relations internationales de Mazarin à nos jours paru aux éditions Perrin (2024).
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Successeur d’Hugues Capet, Robert le Pieux est le roi de l’an mil. Associé au pouvoir par son père dans la tradition carolingienne, il est un dirigeant aux choix politiques audacieux, bien loin de l’image d’un homme dirigé par ses passions amoureuses, comme le présenta le XIXe siècle ! Il est vrai que la politique matrimoniale a été l'un des aspects les plus complexes du règne. Cependant, la France de Robert le Pieux est une France sans État : quelle est alors la réalité du pouvoir du Capétien ? Peut-on parler d’une faiblesse de l’institution royale ? Est-ce que l’on assiste à une mutation soudaine et rapide des structures politiques et sociales à la charnière de l’an mil ? Yves Sassier, dans une nouvelle biographie, nous offre pour la première fois un regard chronologique du règne de Robert le Pieux.
L'invité : Docteur en droit et spécialiste de l’histoire politique et institutionnelle des Xe-XIIe siècles, professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), Yves Sassier a été professeur à la Faculté de droit de Lille, puis à celle de Rouen. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont, chez Fayard, Hugues Capet (1987) ou Louis VII (1991). Il vient de publier dernièrement Robert le Pieux. L'enracinement dynastique (Fayard, 352 p., 25 €).
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Dans l'Angleterre du XVIe siècle, Henri VIII, héritier des Tudor, règne en maître sur son royaume comme sur sa vie maritale. Il annule son premier mariage avec Catherine d’Aragon, fautive de n’avoir pas engendré un héritier mâle. Cette décision, contraire au dogme religieux, le conduira à l'excommunication par l'Église catholique. Qu’importe ! L’inflexible souverain est prêt au schisme pour assouvir ses objectifs de descendance. Le fondateur de l'Église anglicane ne connaîtra pas moins de six noces différentes au cours de sa vie. Divorcées, décapitées, décédées en couches, les épouses se succèdent au bras du vorace monarque. Les destins tragiques de ces reines éphémères marquent cependant durablement l’histoire de la monarchie anglaise.
Cet épisode est adapté d’un article paru dans Histoire & Civilisations de septembre 2016 de Glyn Redworth, professeur à l’Université d’Oxford, « Henri VIII, amour et vengeance à la cour des Tudors ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.Un texte raconté par Christophe Mory.
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Aujourd’hui méconnue, l’histoire coloniale de la Nouvelle-France a pourtant fait l’objet de romans. Celui de Chateaubriand, intitulé les Natchez, dépeint un événement spectaculaire au cœur de la Louisiane du XVIIIe siècle. Le 28 novembre 1729, 600 guerriers amérindiens du peuple Natchez tuent plus de 200 colons français. Cette nation est pourtant alliée des Français, qui admirent son organisation hiérarchisée perçue comme un miroir de leur monarchie natale. S'il a longtemps été analysé seulement sous le prisme de la révolte, Gilles Havard mène lui une véritable enquête historique et ethnographique haletante pour comprendre les motivations derrière cet assaut meurtrier.
L’invité : Gilles Havard est historien, directeur de recherche au CNRS au sein du laboratoire Mondes américains. Spécialiste de l’histoire des relations entre Amérindiens et Européens en Amérique du Nord, il a écrit plusieurs ouvrages de référence sur le sujet comme Histoire des coureurs de bois (Les Indes savantes, 2016, 904 pages, 35 €), qui a reçu le Grand prix des rendez-vous de l’histoire de Blois, ou l’Amérique Fantôme, les aventuriers francophones du Nouveau Monde (Flammarion, 2019, 656 pages, 26 €). Il vient de publier les Natchez, une histoire coloniale de la violence (Tallandier/Flammarion, 2024, 608 pages, 26,90 €).
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La date de la reprise de Poitiers en 732 par Charles Martel tient une place particulière dans le roman national en France depuis le XIXe siècle. La présence arabe dans la province romaine de Narbonnaise, quant à elle, est très peu abordée. Pourtant, en 719, « Sema, roi des sarrasins, assiège et prend Narbonne », nous dit la chronique de Moissac qui rapporte les faits du point de vue des vaincus. Narbonne devient dès lors une tête de pont de l’expansion arabe dans le royaume des Francs. Les raids et les razzias se multiplient, aboutissant à la prise de butins et de captifs. Mais dès 721, les Arabes sont défaits par le duc d’Aquitaine Eudes à Toulouse. Cependant, ils continuent d’être présents en Narbonnaise jusqu’en 793. Les sources archéologiques, les pièces de monnaies, les sceaux et les sépultures sont les éléments les plus parlants pour comprendre la nature de cette présence arabe qui pose question : Pourquoi la bataille de Poitiers tient-elle une place si importante dans l’imaginaire, alors qu’elle n’est pas la première victoire sur les Arabes et ne marque pas non plus leur départ du royaume des Francs ?
L’auteur : Philippe Sénac est professeur émérite à Sorbonne Université et ancien membre de la Casa Velasquez. Il vient de publier L’autre bataille de Poitiers. Quand la Narbonnaise était Arabe (VIIIe siècle) (Armand Colin, 160 p., 23,90€).
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Le déclin puis la fin de la route de la soie (738-840) est le résultat d'un processus complexe, marqué principalement par la disparition du pouvoir turc, la révolution abbasside et l'affaiblissement chinois. Dès lors, un processus d'islamisation se met en marche sur l'ensemble de l'Asie centrale. Comment les institutions et les pratiques transforment les sociétés ? Quelles sont les nouvelles normes religieuses et sociales ? Quel est le rôle et la place des élites régionales vis-à-vis de ce nouveau pouvoir en place ? Comment la conjonction entre géopolitique, commerce et appartenance religieuse change l'espace eurasiatique ?
L'invité : Historien, Étienne de la Vaissière enseigne à l’EHESS sur la chaire « sociétés centre-asiatiques médiévales : migrations et acculturations ». Après avoir travaillé sur les réseaux caravaniers, il s’est intéressé aux relations de pouvoir et d’identité des nomades, notamment lors des grandes migrations, ainsi qu’aux processus d’intégration au monde musulman. Il a participé à de nombreuses fouilles et prospections archéologiques notamment en Ouzbékistan (1996-2008), en Afghanistan (2010-2013), et maintenant en Mongolie. Il vient de publier Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes, aux Belles Lettres (648 p., 33 €).
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En ce matin du 6 février 1934, Paris se réveille en colère. Ses habitants découvrent, placardés aux murs et dans les pages de leur journaux, des appels à manifester. « La dictature du sectarisme veut s’implanter chez vous ! » «Ton parlement est pourri», «À bas les voleurs ! » Et le soir même, sur la place de la Concorde à Paris, la manifestation tourne à l’émeute. On compte vingt morts et des centaines de blessés. Reste le souvenir de la violence. On a souvent interprété cette manifestation comme un coup d’État fasciste ou du moins, une tentative de prise de pouvoir par l’extrême droite. La veille de son exécution, l’intellectuel fasciste Robert Brasillach faisait mémoire des morts du 6 février : "Sur onze ans de retard, serai-je donc des vôtres ? Je pense à vous, ce soir, ô morts de février". L'émeute n’a-t-elle été portée que par les fascistes ? Cet épisode dramatique a-t-il véritablement constitué une menace pour la IIIe République ? Derrière les slogans, quelles sont les revendications des manifestants ? Quels sont les différents éléments déclencheurs de cette manifestation qui a marqué l’Histoire ?
L'auteur : Olivier Dard est professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne Université, spécialiste d’histoire politique. Il est l'auteur de biographies de référence consacrées à Bertrand de Jouvenel (Perrin, 2008, 527 p., 27 €) et à Charles Maurras. Le nationaliste intégral (Dunod, 2023, 432 p., 11,90 €). Il publie avec Jean-Philippet : Février 34. L'affrontement (Fayard, 752 pages, 34 €). Grâce à la mobilisation de nombreuses archives, le livre replace la manifestation du 6 février dans une plus large séquence.
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Le réseau commercial asiatique, appelé communément la route de la soie, s'inscrit au cœur de nos représentations littéraires. Pourtant, la réalité de ce monde est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Mêlant sédentarisme et nomadisme, hiérarchies et administrations, affrontements guerriers et pillages, l'univers eurasiatique offre pourtant la particularité d'une stabilité économique à travers les siècles. Quels étaient les temps de parcours entre la Chine et Byzance ? Que transportaient les fameuses caravanes ? Comment étaient-elles organisées, et pourquoi faut-il les distinguer des marchands ? Quelle était enfin la place de l'État dans ce monde économique ?
L'invité : Historien, Étienne de la Vaissière enseigne à l’EHESS sur la chaire « sociétés centre-asiatiques médiévales : migrations et acculturations ». Après avoir travaillé sur les réseaux caravaniers, il s’est intéressé aux relations de pouvoir et d’identité des nomades, notamment lors des grandes migrations, ainsi qu’aux processus d’intégration au monde musulman. Il a participé à de nombreuses fouilles et prospections archéologiques, notamment en Ouzbékistan (1996-2008), en Afghanistan (2010-2013), et maintenant en Mongolie. Il vient de publier Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes, aux Belles Lettres (648 p., 33€).
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Véritable tempête d'acier, la bataille de l'Atlantique est sans nul doute la plus longue de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. L'enjeu de cet affrontement est simple : isoler les îles Britanniques et contraindre Churchill à capituler. Du côté allemand, tandis que le chef de la Kriegsmarine, Erich Raeder, souhaite engager la flotte de haute mer, Karl Dönitz plaide, lui, pour une guerre sous-marine. La défaite du Bismarck, coulé le 27 mai 1941, donne raison à ce dernier. Dès lors s'engage une véritable "guerre de course", dont l'enjeu est d'arrêter les convois de navires marchands entre le continent américain et les territoires alliés. La nouvelle revue L'Histoire en guerre décrit ce moment dantesque que furent la guerre hauturière et la guerre sous-marine.
L’invité : Membre de l’Institut universitaire de France et professeur des universités à l’École normale supérieure de Cachan, Olivier Wieviorka est un spécialiste reconnu de la Résistance et de la Seconde Guerre mondiale, auxquelles il a consacré plusieurs livres qui font autorité, dont une Histoire du Débarquement dernièrement réédité au Seuil, accompagné d'infographies. Il a publié avec Jean Lopez Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et codirigé une Histoire militaire de la France avec Hervé Drévillon (Perrin-Ministère des Armées). Il est enfin l'auteur aux éditions Perrin d'une Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale (1072 pages, 29 €).
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Le réseau commercial asiatique, appelé communément la route de la soie, Sur cette route mythique se croisent caravanes et conquérants, moines et artistes. Ils passent par Samarcande, Dunhuang ou Bactres, pour aller de la Chine à Byzance, ou de l’Iran et l’Inde à la steppe. Il s'agit d'un espace considérable, préfigurant une forme de globalisation des échanges. Or, cet espace immense composé en grande partie de déserts, est avant tout sujet aux aléas d'un climat que l'homme doit savoir dompter. Un monde fragile, à la fois sédentaire et nomade, qu'Étienne de la Vaissière nous présente à travers une somme magistrale et inédite dans son approche pluridisciplinaire.
L'invité : Historien, Étienne de la Vaissière enseigne à l’EHESS sur la chaire « sociétés centre-asiatiques médiévales : migrations et acculturations ». Après avoir travaillé sur les réseaux caravaniers, il s’est intéressé aux relations de pouvoir et d’identité des nomades, notamment lors des grandes migrations, ainsi qu’aux processus d’intégration au monde musulman. Il a participé à de nombreuses fouilles et prospections archéologiques notamment en Ouzbékistan (1996-2008), en Afghanistan (2010-2013), et maintenant en Mongolie. Il vient de publier Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes, aux Belles Lettres (648 p., 33 €).
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Oubliez tout ce que vous savez sur Charlemagne - la barbe fleurie, la couronne du Saint Empire dont on lui orne souvent la tête, et même son nom, car Charlemagne ne s’appelait pas Charlemagne. Plus surprenant encore, celui que France Gall accusait dans sa chanson Sacré Charlemagne d'avoir inventé l'école ne savait lui-même pas écrire. Cela l'aurait-il empêché d'inventer l'école ? Quelles archives nous reste-il du règne de ce monarque ? Né dans les années 740, Charlemagne est le fils de Pépin le Bref, fondateur de la dynastie des Carolingiens, et le petit-fils de Charles Martel, maire du palais. Comment est-il parvenu à devenir empereur, alors que son grand-père n'était même pas roi ? À quoi ressemblait le royaume franc, sur lequel Charlemagne régnait ? Quels étaient ses projets politiques ?
L'auteur : Bruno Dumézil est professeur d'histoire médiévale à Sorbonne Université, grand spécialiste du Haut Moyen Âge. Il est l'auteur d'ouvrages de référence sur la période : Le baptême de Clovis. 24 décembre 505 ? (Gallimard, 2019, 320 p. 22 €), L'Empire mérovingien Ve – VIIIe siècles (Passés Composés, 2023, 352 p., 23 €) Charlemagne (PUF, 2024, 228 p. 15 €).
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Si les pirates sont généralement associés à la période moderne, l’activité est en réalité millénaire. Depuis le développement du commerce maritime durant l'antiquité, des hommes se sont affranchis des règles pour mener une vie de crimes et d'aventures. Ce sont d’ailleurs les Grecs qui donnèrent leur nom aux voyous des mers : les pirates, littéralement « ceux qui osent ». Figures historiques incontournables, les pirates et leurs alter égos institutionnels, les corsaires, ont acquis une place de choix dans les mémoires et les récits. Barbe-Noire, Mary Read ou encore Jack Rackham sont devenus les symboles d'une période d'exploration et de commerce.Depuis son archétype du XVIIIe jusqu'à son avatar informatique contemporain, le pirate ne cesse de fasciner et de se jouer de la légalité. Cet épisode est adapté d’un article d'Alain Blondy, professeur émérite, spécialiste de l’histoire du monde méditerranéen, paru dans Histoire & Civilisations de juin 2022, « Pirates et corsaires, les écumeurs des mers ».Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.Un texte raconté par Christophe Mory.
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À sa mort en 1380, le roi Charles V laisse place à un équilibre fragile. Charles VI, qui lui succède, gouverne aux côtés des anciens conseillers de son père, les marmousets. Mais bientôt, le souverain est atteint d’un mal étrange. Les crises de folie de Charles VI favorisent la montée en puissance des princes Louis d’Orléans et Jean sans Peur. Deux clans se forment autour d’eux, les Armagnacs et les Bourguignons. Fort de l’assassinat de Louis d’Orléans en 1407, Jean sans Peur s’allie avec les Anglais et se place sur le terrain de la réforme, aux côtés de Simon Caboche. Les intellectuels s’interrogent dès lors sur la notion de crime de lèse-majesté, jusqu’au drame ultime : l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau en 1419. L’arrivée de Jeanne d’Arc, personnage dont le mythe naît de son vivant même, met un terme aux ambitions anglaises de conquête du royaume de France. Au traité d’Arras, en 1435, le roi Charles VII, successeur de Charles VI, a retrouvé toute sa légitimité.
L’auteur : Joël Blanchard, professeur émérite à l’université du Mans, est spécialiste du Moyen Âge tardif. Il vient de publier Armagnacs et Bourguignons, la fabrique de la guerre civile (1407-1435) aux éditions Perrin (448 p., 25 €).
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Le 22 juin 1940, l'armistice est signé entre la France et l'Allemagne. La première conséquence de la suspension des hostilités entre les deux pays est la rupture entre la France et l'Angleterre, rupture consommée par l'attaque de la Royale Navy sur le port français de Mers el-Kébir, en Algérie. En outre, une fois l’armistice signé, un véritable programme visant à renverser la IIIe République est mis en place pour le futur. Plusieurs hommes, dont le général Weygand, jouent un rôle clé dans ce projet. Il s'agit d'empêcher les Chambres de relever la tête sur le plan politique et de convaincre le président de la République Lebrun de soutenir le projet de Laval, visant à donner les pleins pouvoirs à Pétain. Le 10 juillet 1940, l'Assemblée nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République sous l'autorité du maréchal Pétain pour rédiger une nouvelle Constitution.
L'invité : Agrégé d’histoire, ancien élève de l’ENA et de l’ENS, Hugo Coniez est rédacteur de débats au Sénat. Auteur de nombreux ouvrages de sciences humaines et de culture générale, il est l'auteur de La Mort de la IIIe République (Perrin, 368 p., 23 €).
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Malgré la diffusion de certains éléments culturels japonais (les mangas, les sushis, les bonsaïs) et par la même occasion la popularisation de certaines anciennes réalités (les geishas, les samouraïs), l'histoire globale de l'archipel reste méconnue. Quels sont les événements qui ont structuré l'histoire du Japon ? Comment s'est mis en place l'État japonais ? Quelle forme de gouvernement a prédominé ? Comment définir une culture proprement japonaise malgré l'influence de la Chine ? L'histoire du Japon peut-elle se lire indépendamment des événements continentaux ? Qui étaient les samuraïs et quel a été leur véritable rôle dans l'histoire du Japon ?
L'auteur : Pierre-François Souyri est historien spécialiste du Japon médiéval, ancien directeur de la maison franco-japonaise de Tokyo et professeur honoraire à l’université de Genève. Ses ouvrages ont largement contribué à populariser cette histoire encore méconnue. Il vient de publier avec Laurent Nespoulous, Le Japon ancien. Des chasseurs-cueilleurs à Heian (- 36 000 à l'an mille) (Belin, coll. « Mondes anciens », 560.p, 49 €) et sa Nouvelle histoire du Japon vient d'être rééditée (Perrin, 2023, 640 p., 29 €).
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Alors que la France de 1940 s'enfonce lentement dans un climat de défaite, une révolution de palais change la donne politique. Groupe beaucoup trop hétérogène, le gouvernement est incapable de répondre à l'urgence du moment et se replie en Touraine puis à Bordeaux. Deux tendances se dessinent : la première regroupe ceux qui sont appelés les "flanchards". Ils estiment l'armistice inéluctable. Pétain fait partie de ces derniers, en se gardant bien de le dire publiquement. La seconde tendance, dont fait partie un certaine colonel de Gaulle, souhaite continuer à se battre, même dans un "réduit breton". L'Afrique du Nord est envisagée, par les uns comme par les autres comme une solution, sans emporter l'adhésion du général en chef des armées, Weygand. Le 13 juin, Pétain abat son jeu : il dit très officiellement que l’armistice est la condition de la pérennité de la France.
L'invité : Agrégé d’histoire, ancien élève de l’ENA et de l’ENS, Hugo Coniez est rédacteur de débats au Sénat. Auteur de nombreux ouvrages de sciences humaines et de culture générale, il est l'auteur de La Mort de la IIIe République (Perrin, 368 p., 23 €).
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Le 14 juillet 1789, il souffle sur Paris un vent de révolution. Au sommet de l’une des tours de la Bastille, un homme "fort gros" - dira Chateaubriand -, "laid comme Satan" - dira son propre père -, donne un coup de pioche aux murs de l’édifice déjà tombé. Il s'agit de Mirabeau. Ancienne prison d’État, la Bastille était quasiment vide lorsqu’elle a été prise d’assaut. Mais Mirabeau, qui lui assène le coup de grâce, venge ses nombreuses années d’ancien détenu qu'il a subies ailleurs. Ce coup de pioche immortalise plus qu’aucun autre l’insurrection. Comment le comte Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau est-il devenu député du tiers état ? Pourquoi a-t-il rejoint l'insurrection ? Quelle est sa part de responsabilité dans la chute de l'Ancien Régime ? Quelle direction voulait-il donner à la Révolution française ?
L’auteur : Loris Chavanette est docteur en histoire, spécialiste de la Révolution française et de l’Empire et auteur de romans (Fantasia, 2020, Albin Michel, 288 p. 19,90 €). Sa thèse, publiée sous le titre Repenser le pouvoir après la Terreur (1794-1797) a reçu le prix de l’Assemblée nationale. Après Danton et Robespierre, le choc de la Révolution (2021, Passés composés, 480 p., 25 €), il publie dans un style très enlevé Le 14 juillet de Mirabeau, la revanche du prisonnier (Tallandier, 2023, 400 p. 23.5 €).
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Tout se joue entre une vingtaine de personnes qui se connaissent et se côtoient depuis plusieurs années : ils sont les acteurs consentants ou non de la mort de la IIIe République et ont pour nom Reynaud, Lebrun, Gamelin, Weygand, Pétain, De Gaulle, Mandel, Laval... Le vendredi 10 mai 1940, Hitler joue le tout pour le tout et surprend la France en passant par les Ardennes : la progression jusqu'à Dunkerque est foudroyante. Comment expliquer l’hécatombe à la fois française et anglaise ? Quelles sont les articulations entre le monde politique et le monde militaire sur ces quelques semaines ? Quel rôle joue l'Angleterre, notamment Churchill, dans ce drame ? Dans ce premier volet de cette nouvelle série de nos Cours d'Histoire, la défaite n'est pas encore là, mais les premières semaines de la débâcle préparent une révolution de palais, puis la fin du régime républicain.
L'invité : Agrégé d’histoire, ancien élève de l’ENA et de l’ENS, Hugo Coniez est rédacteur de débats au Sénat. Auteur de nombreux ouvrages de sciences humaines et de culture générale, il est l'auteur de La Mort de la IIIe République (Perrin, 368 p., 23 €).
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L’homme, dit le livre de la Genèse dans la Bible, est à l’image de Dieu. Cependant, dans le judaïsme, la Torah dit « Tu ne feras pas d’image », tout comme, plus tard, l'islam verra les représentations comme une idolâtrie. Entre les deux, le christianisme se distingue par leur utilisation dans le monde domestique, cultuel ou littéraire. Paradoxalement, l'Église, dont on dit qu'elle a critiqué et rejeté le corps, le représente rapidement dans l'histoire. À l'époque médiévale, et plus particulièrement au XIIIe siècle, nous assistons même à une prolifération d'images. Que dit cet essor de la société médiévale ? Existait-il des oppositions à ce mouvement ? Pourquoi le christianisme oriental se distingue-t-il du monde occidental dans la fameuse crise de l'iconoclasme ? Enfin, comment l'image figurative évolue au profit du naturalisme à la fin du Moyen Âge ?
L'invité : Jean-Claude Schmitt, directeur d'études à l'EHESS, étudie depuis de nombreuses années la place des images dans l'histoire européenne. Son dernier ouvrage, intitulé Les images médiévales. La figure et le corps (Gallimard, 364 p., 29,50€), est un recueil de ses articles et conférences sur le sujet. Il est par ailleurs l'auteur de nombreux autres ouvrages, notamment Les Rythmes au Moyen Âge (2016) et Le Cloître des ombres (2021, en collaboration avec Gisèle Besson).
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En 201 av. J.-C., une foule en liesse célèbre un homme, le visage peint en rouge, qui se tient debout sur un char. Devant lui, les magistrats, les sénateurs, toute l’élite de la République romaine. Derrière eux, les Carthaginois vaincus, humiliés, trainent leur défaite et leur honte. L'homme acclamé entre alors dans l'enceinte sacrée de Rome, le pomerium. Cet homme, est Scipion l’Africain, le chef militaire romain qui a gagné la paix après après dix-huit ans de conflit avec les armées puniques. Entre 264 et 146 av. J.-C. Rome et Carthage s'affrontent durant trois périodes de conflits ; en 201 av. J.-C s'achève, grâce à Scipion, la deuxième guerre punique. Qui est le vainqueur de Carthage bien moins connu que l'adversaire qu'il a combattu, Hannibal Barca ? Dans le cortège, derrière Scipion, comme pour le préserver de l'orgueil démesuré qu'il pourrait tirer de sa gloire, ses légionnaires lui chantent des vers moqueurs. Un esclave porte au-dessus de la tête du héros une couronne de laurier en lui répétant à l’oreille : « Souviens toi que tu es mortel .» Scipion s’en est-il souvenu ou a-t-il, à cause de ses succès, cédé à l’hybris ?
L'auteur : Laurent Gohary, enseignant au lycée et à l’université Panthéon-Sorbonne, est spécialiste d'histoire romaine. Il vient de publier l'une des premières biographies françaises de Scipion l'Africain : Scipion l'Africain, Belles Lettres, 2023, 416 p., 25.90 €.
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L’époque médiévale connaît une véritable mutation gustative : les épices s’invitent sur les tables de toutes les têtes couronnées de l’Occident chrétien. Venues des confins du monde connu, les épices sont les premiers produits d’une économie qui se mondialise. Dans son livre, Michel Balard dresse l’inventaire de ces marchandises précieuses, auxquelles on prête des vertus miraculeuses. À travers les inventaires des apothicaires, il met à jour l’extraordinaire diversité des épices, dont les usages sont extrêmement variés. Condiment alimentaire, remède médicinal, utile pour l’artisanat, la cosmétique ou encore la parfumerie, l’épice est présente dans tous les aspects de la vie.
Michel Balard questionne les causes de cet engouement médiéval pour ce produit global et propose une réponse à la question : les épices sont-elles le moteur de l’Histoire ?
L’invité : Michel Balard, ancien membre de l’École française de Rome, professeur émérite d’histoire du Moyen Âge à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages parmi lesquels Les Latins en Orient (XIe-XVe siècle) (Presse Universitaires de France) et La Méditerranée médiévale. Espaces, itinéraires et comptoirs (Éditions Picard). Il vient de publier Histoire des épices au Moyen Âge (Perrin , 2023, 480 pages, 25 €).
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Louis XVIII, Louis-Napoléon Bonaparte, Charles X, Louis XIX, Henri V... Une des particularités du XIXe siècle français est l'incroyable liste des princes et monarques en exil, parfois chassés de France, souvent prétendants au trône ou à la couronne impériale. Issus de trois dynasties différentes, ces hommes bénéficiant d'un réseau en France, mais aussi au-delà de nos frontières, voyagent dans toute l'Europe au gré de l'instabilité politique. Ils entretiennent l'espoir de leur retour tout en prenant des noms et des titres improbables. L'historiographie s'est trop souvent attardée sur la douleur de l'exil, sans considérer le fait que ces hommes et leur cour constituaient un des « rouages essentiels de l’histoire politique de leur temps ». Hélène Becquet nous explique pourquoi.
L'invitée : Ancienne élève de l'École nationale des chartes, Hélène Becquet est agrégée d’histoire et docteur en histoire de l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne. Elle enseigne comme maître de conférences à l’IEP Sciences-Po Paris et vient de diriger L'Exil des monarques. Entre abdications et désirs de conquêtes (Armand Colin, 312 p., 23 €).
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Ouvrage posthume, Mahomet et Charlemagne d’Henri Pirenne (1868-1935) constitue un des classiques des études historiques. Certes remis en cause, cet ouvrage n’en reste pas moins indispensable pour les médiévistes et les passionnés d’histoire. On sait moins qu’Henri Pirenne fut aussi un historien des villes et du rôle déterminant des marchands. Précurseur et pionnier de l’histoire économique et sociale, l’historien belge a ainsi développé au cours des années 1920 une nouvelle vision de l’histoire de l’Europe et de la Méditerranée. Il est surtout l’un des premiers à remettre en cause l’idée d’une chute de la romanité au Ve siècle. Cultivant l’art de la synthèse, Pirenne prône une méthode comparative en dehors de tout déterminisme et idéologie. Au cours de cette émission, Geneviève Warland, qui vient de diriger la réédition d’une partie de l’oeuvre de Pirenne chez Gallimard dans la collection Quarto, évoque son parcours, ses amitiés et ses idées.
L’invitée : Geneviève Warland est professeure en historiographie et histoire publique à l’Université catholique de Louvain. Ses recherches s’inscrivent dans la perspective transnationale des transferts culturels sur la période allant de 1870 jusqu’à l’entre-deux-guerres. Elle vient de diriger Henri Pirenne. Histoire de l’Europe. Œuvres choisies (Gallimard, collection Quarto, 1500 p., 35 €).
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L’histoire de la Russie est celle de nombreux peuples et d’une multiplicité de territoires. Sur quels espaces l’État russe revendique-t-il, depuis ses origines, la légitimité de gouvernement ? Si la construction et l’affirmation de l’identité d’un pays font rarement l’économie de la guerre, peut-on affirmer que la Russie est par nature plus belliciste que ses voisins ? Combat-on de la même manière en Russie et en Europe ? L’Église orthodoxe est-elle un relai de l’expansionnisme ? Les guerres de l’Empire soviétique obéissent-elles aux mêmes logiques géopolitiques que celles des tsars ? Dans le cas de la Russie, il y a absolue nécessité de remonter aux origines pour comprendre le présent.
L’invité : Pierre Gonneau est historien, spécialiste de la Russie, professeur à Sorbonne Université et directeur d’études à l’EPHE. Il est l’auteur d’ouvrages de référence sur la Russie : Des Rhôs à la Russie. Histoire de l’Europe orientale (v. 730-1689) (PUF, 2012, 696 p., 49 €), Histoire de la Russie, d’Ivan le Terrible à Nicolas II. 1547-1917 (Tallandier, 2016, 544 p., 24.90 €), Novgorod. Histoire et archéologie d’une république russe médiévale (970-1478) (CNRS éditions 2021, 248 p., 29 €), La guerre russe. Ou le prix de l’Empire. D’Ivan le Terrible à Poutine (Tallandier, 2023, 544 p., 26 €).
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Depuis une quarantaine d’années, les historiens se penchent sur le Second Empire, devenu un objet d’étude à part entière. Louis Napoléon Bonaparte devient, en 1848, le premier chef d'État élu au suffrage masculin direct, avant de rétablir l’Empire lors de son coup d’Etat, trois ans plus tard. Sa politique le place à la fois en héritier de la Révolution et du régime autoritaire bonapartiste, mais aussi en modernisateur de l’économie, de l'administration, et même de l’urbanisme de la capitale. Le Second Empire s’étend sur presque deux décennies et hésite entre autoritarisme et libéralisme, avant sa chute brutale à l'issue de la bataille de Sedan, qui ne doit pas éclipser la complexité d’une période essentielle de l’histoire française.
Cet épisode est adapté d’un article d’Éric Anceau, maître de conférences, Sorbonne université, spécialiste du Second Empire, paru dans Histoire & Civilisations de février 2023, « Napoléon III. Un regard renouvelé sur le Second Empire ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.Un texte raconté par Christophe Mory.
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Les 6 et 22 juin 1944, les deux plus grandes opérations de la Seconde Guerre mondiale sont menées par les Alliés et l'Armée rouge. Cette double opération n'est évidemment pas un hasard, mais le fruit d'une coordination entre les forces américaines, britanniques et soviétiques. Pourtant et assez étrangement, alors que nous avons une vision d'une initiative commune, il n’existe aucun organe militaire de commandement intégré. Nous pouvons même affirmer qu'il existait une forme de méfiance entre les Etats-Unis et l'Union soviétique. Que s'est-il donc passé à la conférence de Téhéran à la fin de l'année 1943 ? Quelles sont les grandes différences entre Overlord et Bagration ? Comment expliquer l’énormité de la défaite allemande sur le font biélorusse ? L'Allemagne était-elle vaincue dès l'été 1944 ?
L’invité : Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres et Histoire, s’est signalé par une série d’ouvrages revisitant le front germano-soviétique dont, avec Lasha Otkhmezuri, une biographie de Joukov unanimement saluée (Perrin). Il a en outre codirigé, avec Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et, toujours chez le même éditeur, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, l’Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l’auteur d’une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941. La Guerre absolue (Passés Composés, 957 pages, 31 €). Il dirige aussi le mook De la Guerre, une coédition Perrin et Guerres et Histoire. Il vient d'éditer L'Armée rouge. Innovatrice, libératrice, prédatrice (Perrin - Guerres & Histoire, 397 p., 35 €).
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En 1917, le coup d'État bolchevique accouche d'une armée dans le double contexte de la Grande Guerre et de la guerre civile : la RKKA. C'est peu dire que cette nouvelle armée, future Armée rouge, naît dans la douleur et les difficultés. Alors que Lénine est un incompétent sur le plan militaire, l'institution pâtit de la rivalité entre Trotski et Staline. Pourtant, l'armée qui voit le jour est à nulle autre pareille. Elle est un cas unique dans l'histoire militaire. Au cours de cette émission, Jean Lopez nous explique pourquoi, en nous présentant par ailleurs le conflit russo-polonais de 1919-1920. Comment expliquer la victoire polonaise ? Quelles ont été les faiblesses de l’Armée rouge ? Staline porte-t-il une part de responsabilité dans cette défaite ?
L’invité : Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres et Histoire, s’est signalé par une série d’ouvrages revisitant le front germano-soviétique dont, avec Lasha Otkhmezuri, une biographie de Joukov unanimement saluée (Perrin). Il a en outre codirigé, avec Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et, toujours chez le même éditeur, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, l’Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l’auteur d’une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941. La Guerre absolue (Passés Composés, 957 pages, 31 €). Il dirige aussi le mook De la Guerre, une coédition Perrin et Guerres et Histoire. Il vient d'éditer L'armée rouge. Innovatrice, libératrice, prédatrice (Perrin - Guerres & Histoire, 397 p., 35 €).
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Les princes de l'époque moderne sont les garants de leurs territoires et de leur souveraineté. Les rencontres avec leurs égaux sont pour eux un temps d'affirmation et de représentation. Mais à l'inverse, elles peuvent être aussi synonyme de vulnérabilité. Comprendre comment cette défiance est surmontée, c'est interroger l’hospitalité et le cérémonial dans la construction d’une société de confiance. Quels sont les principaux motifs de rencontres ? Est-ce que le respect mutuel est systématiquement garanti lors de ces rencontres ? Qu'est-ce qui conduit les princes à voyager incognito et que recouvre ce terme ?
Les historiens Jean-Marie Le Gall et Claude Michaud ont étudié plus de trois mille rencontres et entrevues princières : une promenade inédite dans l’histoire du continent qui "montre comment les puissants rivalisent de magnificence, exhibent leur force et assouvissent un besoin aigu de reconnaissance."
L'invité : Spécialisé en histoire moderne et notamment de la Renaissance, Jean-Marie Le Gall est professeur à l'université Rennes-II. Auteur de nombreux ouvrages, il vient de publier aux PUF avec Claude Michaud Comment la confiance vient aux princes. Les rencontres princières en Europe (1494-1788)(696 p., 27 €).
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À la fin du fin du XVIIIe siècle, les Lumières s’inscrivent désormais dans la politique. L'époque sort du champ des idées au profit d’une application dans les lois. La Révolution, naturellement, emprunte le discours des Lumières en cultivant des contradictions et des paradoxes. En 1791, alors qu'elle proclame qu'elle ne fera ni guerre, ni conquête, elle ouvre les portes de Janus ce qui fit dire à François Furet : « La guerre gouverne la révolution plus que la révolution ne gouverne la guerre ». D'un point de vue économique et social, se pose aussi la contradiction entre le discours égalitaire révolutionnaire et la vulgate d'un XVIIIe siècle qui fait de l'entrepreneur un homme à la mode. Sans compter la question religieuse qui est comme exclue d'une culture de la tolérance, comme si une nouvelle religion devait se substituer à une autre.
L'invitée : professeur émérite à l’université de Paris X-Nanterre, Monique Cottret est spécialiste de l'histoire de l'Europe et des idées du XVIIIe siècle. Elle a écrit des ouvrages en collaboration avec son mari Bernard Cottret décédé en 2020, notamment Jean-Jacques Rousseau en son temps et dernièrement L'Europe des Lumières (Perrin, 888 p., 30 €)
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Après la défaite de 1940, le régime collaborationniste de Vichy administre une zone dite "libre". Une liberté très relative, puisque la Révolution Nationale contraint les Juifs français et étrangers à la clandestinité. En région Rhône-Alpes, des réseaux de Résistance se sont constitués pour venir en aide à des individus autrement condamnés à la mort. Au cœur de ces organisations complexes, Cindy Biesse dévoile le parcours de sauveteuses qui ont lutté quotidiennement au péril de leur vie. Bravant un ordre social extrêmement restrictif pour les femmes, les sauveteuses ont hébergé des Juifs, fourni des faux papiers ou conduit des individus hors des frontières. En rendant hommage au sacrifice de ces femmes, la chercheuse offre une analyse éclairante sur le phénomène protéiforme de la Résistance Civile pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’invitée : Cindy Biesse est docteure en études germaniques. professeure en classe préparatoire, et chercheuse associée au laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes travaillant sur les Religion et croyances, elle vient de publier Sauveteuses. Les femmes et le sauvetage des Juifs dans la région Rhône-Alpes (Éditions Ampelos, 284 p., 24€).
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Le siècle des Lumières est connu mais il ne saurait se cantonner à un regard franco-français. En effet, les Lumières constituent un phénomène européen. Nous parlons ainsi d'Enlightement en Angleterre, d'Ilustracion en espagnol ou d'Illuminismo en Italien… Les Lumières est donc un mot à accorder au pluriel parce qu'il recouvre aussi des réalités différentes. Quand utilise-t-on pour la première fois le terme de Lumières ? Pourquoi les Lumières n'ont-elles pas repris à son compte le terme de Renaissance ? Quelles sont les différences entre les deux mouvements ? Qui était "éclairé" et quelles sont les caractéristiques d'une société elle-même éclairée ?
L'invitée : professeur émérite à l’université de Paris X-Nanterre, Monique Cottret est spécialiste de l'histoire de l'Europe et des idées du XVIIIe siècle. Elle a écrit des ouvrages en collaboration avec son mari Bernard Cottret décédé en 2020, notamment Jean-Jacques Rousseau en son temps et dernièrement L'Europe des Lumières (Perrin, 888 p., 30 €).
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« Entre le prestigieux siècle de Saint Louis et la Renaissance, les historiens n'ont jamais su trop quoi faire des XIVe et XVe siècles » reconnaît l'historien médiéviste Alain Demurger. Et pourtant, entre le règne de Saint-Louis qui prend fin sur les rives de Carthage en 1270 - le roi étant alors en croisade - et la Renaissance, les Français sont entraînés dans l'un des évènements les plus fondateurs et les plus dramatiques de leur histoire : la guerre de Cent Ans. La guerre éclate sous le règne de Philippe VI, premier de la dynastie des Valois, fils de Charles de Valois et de Marguerite d'Anjou, et neveu de Philippe le Bel. "Roi trouvé" pour ses opposants politiques et surnommé "Philippe qui se dit roi de France" par son cousin Édouard III, roi d'Angleterre, comment Philippe VI est-il parvenu à garder la couronne pour lui et ses descendants ?
L'auteur : Christelle Balouzat-Loubet est maîtresse de conférence en histoire médiévale à l'université de Lorraine. Elle vient de publier un livre sur le règne de Philippe VI aux éditions Passés Composés : Philippe VI. Le premier des Valois, 2023, 256 p., 21 €.
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Crédits : Wikimedia Commons, Canva, Met Museum.
Quelles sont les origines des Lumières ? Dans les faits, le règne de Louis XIV et le XVIIe siècle ne sont pas étrangers à leur émergence. Non seulement à travers la fameuse querelle des Anciens et des Modernes, mais aussi parce que des hommes comme Descartes, Bacon ou Spinoza n'ont pas connu le XVIIIe siècle. Ils n'en restent pas moins des penseurs qui ont marqué profondément les philosophes et le fameux siècle des Lumières. Dans son dernier ouvrage consacré à L'Europe des Lumières, Bernard Cottret dresse un tableau complexe du continent et de ses rapports avec les nouveaux courants de pensée. Au-delà de la fameuse révolution anglaise, il souligne l'importance de faits historiques comme la défaite des Turcs à Vienne, la révolution de l'édit de Nantes et la fin de la guerre de Succession d'Espagne. Sans oublier le facteur religieux qu'est le réformisme catholique.
L'invitée : professeur émérite à l’université de Paris X-Nanterre, Monique Cottret est spécialiste de l'histoire de l'Europe et des idées du XVIIIe siècle. Elle a écrit des ouvrages en collaboration avec son mari Bernard Cottret décédé en 2020, notamment Jean-Jacques Rousseau en son temps et dernièrement L'Europe des Lumières (Perrin, 888 p., 30 €).
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Comment mesurer la révolution alphabétique du XVIe siècle ? Afin de répondre à cette question, Serge Gruzinski la compare avec notre propre révolution digitale et nous explique les conséquences de l'événement sur les Amériques fraîchement colonisées par l'Espagne et le Portugal. Le terme de mondialisation ibérique prend ici tout son sens. Entre le Nouveau Monde et l'Europe, il y a un cordon ombilical entretenu par des clercs chargé d'enseigner, de transmettre, mais aussi de recevoir. Loin d'une vision binaire de la colonisation, Serge Gruzinski insiste sur les échanges entre le monde occidental et le monde indien. Comment, aussi, les clercs ont rapporté pour les générations suivantes la réalité de la civilisation aztèque.
L'invité : Serge Gruzinski a été chargé de recherche au CNRS et est directeur adjoint du Centre de recherches sur le Mexique, l'Amérique centrale et les Andes. Archiviste paléographe, ancien membre de l'École française de Rome et de la Casa de Velasquez, il est l'auteur de très nombreux ouvrages reconnus sur l'Amérique espagnole et portugaise. Il vient de publier Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l'Amérique du XVIe siècle (Fayard, 320 p., 23€).
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En 1796, l’Espagne perd la guerre contre la France révolutionnaire, après avoir été l'une de ses opposantes les plus farouches. La péninsule entre alors dans une instabilité politique et un conflit dynastique qui la pousse littéralement dans les bras du nouvel empereur, Napoléon. Appelé en arbitre dans le conflit entre l'infant d'Espagne, Ferdinand, et son père Charles IV, Napoléon pousse l'un et l'autre à abdiquer au profit de Joseph, son frère, en avril 1808. Cette décision sur une question nationale a des conséquences à l'autre bout du monde, en Amérique espagnole. La voie des indépendances est ouverte avec cette question : est-ce que ce sont les indépendances qui ont brisé l'Empire espagnol ou bien les maladresses de l'empire qui ont déclenché les indépendances ?
L'invité : Docteur en histoire, spécialiste du XIXe siècle, Gonzague Espinosa-Dassonneville est président de la Société de Borda et enseigne à l’École des hautes études internationales et politiques. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le général Lamarque et le chevalier de Borda, et vient de publier La Chute d'un empire. L'indépendance de l'Amérique espagnole (Passés Composés, 384 p., 23,50€).
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À la fin de l'été 1888, une série de meurtres particulièrement sordides ébranle la capitale britannique. Les victimes sont des prostituées, et leurs dépouilles sont retrouvées dans l'East End, quartier populaire de Londres gangrené par la misère et l’alcoolisme. L’absence de vol, la façon dont les corps des victimes ont été découpés et meurtris, tout laisse présager l’existence d’un seul et même assassin, aux motivations perverses. C'est ainsi que débute l'affaire de Jack l'Éventreur. L'enquête devient un feuilleton exploité par une presse populaire friande de faits divers.
Cet épisode est adapté d’un article de Dominique Kalifa, Professeur d’histoire contemporaine à Paris 1 où il dirigeait le Centre d’histoire du XIXe siècle, paru dans Histoire & Civilisations de mars 2017, « Jack l'Eventreur, le crime sans visage ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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Afin de justifier la rupture avec la couronne d'Espagne, les États nés de l'indépendance de l'Amérique espagnole ont revisité leur histoire tout au long du XIXe siècle. Ainsi, les indépendances sud-américaines "ont pâti de l'oubli du contexte historique dans lequel elles ont été réalisées", nous explique Gonzague Espinosa-Dassonneville. Depuis, l'historiographie a progressé en apportant des réponses à des questions essentielles : peut-on parler tout d'abord d'une identité ou d'une patrie commune américaine ? Quel rôle joue le souvenir de l'Amérique préhispanique dans la marche vers l'indépendance ? Est-ce que la population créole est loyaliste ou entretient-elle une défiance à l’égard de la couronne espagnole ? Quelles sont finalement les forces profondes qui ont présidé à la dislocation du grand empire ?
L'invité : Docteur en histoire, spécialiste du XIXe siècle, Gonzague Espinosa-Dassonneville est président de la Société de Borda et enseigne à l’École des hautes études internationales et politiques. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le général Lamarque et le chevalier de Borda, et vient de publier La chute d'un empire. L'indépendance de l'Amérique espagnole (Passés / Composés, 384 p., 23,50 €)
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[Rediffusion]Nous avons généralement tendance à faire de Sparte un monde à part, un monde si particulier qu’il a donné à notre langage un adjectif : spartiate. Pourtant ce serait oublier que Sparte doit être considérée comme une "cité grecque de Grecs en Grèce". Elle nous apparaît ainsi comme un autre modèle parce qu’elle eut à l’époque classique un rayonnement incontestable. Les historiens de l’Antiquité Hérodote, Thucydide, Xénophon sont là pour en témoigner.
L'invité : Nicolas Richer, agrégé d’histoire, enseigne à l’École normale supérieure lettres et sciences humaines de Lyon.Il est l'auteur de Sparte, cité des arts, des armes et des lois, Perrin, 400 p., 25 €.
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[Rediffusion]De Jules Mazarin (1602-1661), ses contemporains ont tout dit, sur le ton de l'emphase et de l'admiration aussi bien que sur le mode de la détestation et de la moquerie. Aujourd'hui, les historiens veulent en retenir la figure de l'homme d'État, les prouesses du politique et la générosité du mécène. Pourtant, le personnage déroute dès qu'on le ramène sur les terres italiennes qui l'ont vu naître. Audacieux ou défait dans la négociation, pressé et déraisonnable dans l'action, gauche et passionné dans l'expression, Mazarin, dans ses rapports avec Rome et avec l'Italie, n'est pas toujours celui que l'on attend.
L'invité : Olivier Poncet, ancien membre de l'École française de Rome, est professeur à l'École nationale des chartes où il enseigne l'histoire des institutions et des archives de l'époque moderne. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Mazarin l'italien, Tallandier, 21 €.
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[Rediffusion] De grands personnages ont marqué le Second Empire : ils lui ont donné son éclat, éveillé son idée ou pensé son renouvellement, consolidé ses fondements ou fissuré sa structure, pleuré sa chute ou précipité sa fin. Eric Anceau revient sur vingt-cinq portraits de femmes et d'hommes liés aux splendeurs et aux misères de la France au milieu du xixe siècle : Français et étrangers, politiques, diplomates, militaires ou intellectuels. L'invité : Eric Anceau est un historien, spécialiste reconnu du Second Empire et de Napoléon III. Il a publié Ils ont fait et défait le Second Empire, Tallandier, 384 p., 21,90 €.
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Au début du XIXe siècle et en à peine quelques années, l'Espagne voit son empire américain se déliter. Dans une nouvelle série des Cours d'Histoire, Storiavoce vous invite à comprendre les ressorts de l'indépendance de l'Amérique espagnole. Dans ce premier volet, l'historien Gonzague Espinosa-Dassonneville décrit cette Amérique à la veille de l’indépendance. Le territoire dominé par la couronne d'Espagne, considérable, s'étend du sud de l'Amérique latine au nord des États-Unis actuels. Entre 1550 et 1570, les fonctionnaires remplacent les "insolents conquistadors". Comment gouverner un tel espace géographique ? La mainmise de la couronne est-elle purement théorique ? Quelle est la force économique de ce territoire ? Comment se caractérisent les sociétés, et quelles sont les réformes du pouvoir madrilène?
L'invité : Docteur en histoire, spécialiste du XIXe siècle, Gonzague Espinosa-Dassonneville est président de la Société de Borda et enseigne à l’École des hautes études internationales et politiques. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le général Lamarque et le chevalier de Borda, et vient de publier La chute d'un empire. L'indépendance de l'Amérique espagnole (Passés / Composés, 384 p., 23,50€).
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Considérée comme une ère de faste et d’effervescence (intellectuelle, artistique, littéraire), la Renaissance (XIVe-XVIe siècles) est aussi une période marquée par les guerres de Religion, qui plongent régulièrement le pays dans un climat de violence. Qu'est-ce que ces vies méconnues, évoluants à la même époque que des destins exceptionnels comme ceux de Marguerite de Navarre ou de Catherine de Médicis, nous révèlent-elles du quotidien et de la place des femmes dans la société de la Renaissance ? Ont-elles les mêmes droits et les mêmes devoirs que les hommes ? Quel est leur statut juridique ? Toutes les femmes travaillent-elles ? Peuvent-elles s’accomplir en dehors du mariage et de la maternité ? Existent-ils des métiers féminins et des métiers masculins ?
L'auteur : Sylvie Le Clech est historienne de l’époque moderne et directrice adjointe des Archives diplomatiques. Son livre Femmes de la Renaissance. Elles ont lutté pour leur liberté paru en 2021 chez Tallandier vient de sortir en format poche (Texto, 2023, 288 p., 10 €).
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[La IIIe République 3/3] Avec l'appel au ralliement des catholiques à la république du pape Léon XIII, les tensions entre l'Église et la république avaient l'air de s'atténuer à la fin du XIXe siècle. Et pourtant, les Français se querellent sur l’école et les congrégations : Qui doit enseigner ? Comment ? La religion n'obscurcit-elle pas l’intelligence des enfants ? Quel est le lien entre l'anticléricalisme et la loi de 1901 sur les associations ? En 1905, la séparation de l'Église et de l'État est imposée à l'Église après de longs débats à la Chambre. Bien que d'inspiration libérale, elle consacre la victoire des anticléricaux. Comment réagit le Vatican ? En 1904, l'ambassadeur français auprès du Saint-Siège est rappelé. Cette rupture a-t-elle eu des conséquences néfastes pour la France pendant la Grande Guerre ? La question religieuse est-elle le sujet central de la IIIe République ?
L’auteur : Bertrand Joly est professeur des universités, historien spécialiste d’histoire politique contemporaine. Depuis sa thèse de doctorat sur Paul Déroulède sous la direction de Jean-Marie Mayeur, il a publié des ouvrages de référence sur la IIIe République : Histoire politique de l’affaire Dreyfus, Fayard, 2014, 784 p., 41 €, Aux origines du populisme. Histoire du boulangisme (1886-1891), CNRS Éditions, 2022, 610 p., 29 €.
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